Cinq BD pour commencer l’année en beauté

Quoi de mieux que de profiter des longues et froides soirées d’hiver pour lire une bonne BD ou un roman graphique! Et ça tombe bien, et ce début 2024, il y a quelques pépites à découvrir.

par
Thomas Wallemacq
Temps de lecture 4 min.

Le beau parleur

Couple à la ville comme au travail, Teresa Radice et Stefano Turconi enchaînent les pépites ces dernières années. C’est notamment à ce duo italien que l’on doit «Le port des marins perdus», «Les Filles des marins perdus» ou encore «La Terre, le ciel et les corbeaux», qui avait été nommé au Festival d’Angoulême l’an dernier. Avec «Le beau parleur», ils livrent un étonnant mélange des genres. À travers l’histoire de ce petit garçon ultra-admiratif de son grand frère un brin mythomane, ils livrent à la fois un récit initiatique, une histoire de famille et un véritable thriller. Le tout, au cœur de la forêt amazonienne. Un bel album, touchant et attachant, de 208 pages.

«Le beau parleur», éditions Glénat, 208 pages, 22,5 €

Axolot

Les années passent et nous voici déjà au sixième volume d’Axolot. Bonne nouvelle si vous avez raté les cinq premiers tomes, il n’est pas trop tard. «Depuis le début de cette aventure éditoriale, le moteur est toujours le même: partager avec vous l’étonnement et l’émerveillement que j’ai pu éprouver en découvrant ces histoires extraordinaires, mais vraies», raconte Patrick Baud, qui est aussi derrière la chaîne YouTube Axolot, dans l’introduction. Au programme de ce sixième volume: l’histoire de la première femme à avoir fait le tour du monde, d’un squelette à deux têtes ou encore d’un géant écossais. La particularité, c’est que chaque histoire est racontée et dessinée par un auteur ou autrice différentes. Chacune des 13 histoires de cet album a donc son propre style. Ça part un peu dans tous les sens, mais c’est tout ce qui fait aussi le charme d’Axolot. À découvrir d’urgence.

«Axolot: tome 6», éditions Delcourt, 128 pages, 19,99 €

J’y vais mais j’ai peur

Clarisse Crémer est navigatrice. Le 3 février 2021, en terminant son premier tour du monde en solitaire en 87 jours, 2 heures, 24 minutes et 25 secondes, elle est devenue «la femme la plus rapide du monde». Dans «J’y vais mais j’ai peur», elle raconte son incroyable parcours. Ses débuts, son tour du monde, ses joies, ses doutes et ses peines. C’est à la fois inspirant, touchant et rempli d’humour. Pour réaliser cet album autobiographie de 216 pages, Clarisse Crémer s’est associée à la talentueuse scénariste et dessinatrice Maud Bénézit. Si vous aimez l’aventure, la mer et surtout les aventures humaines incroyables, rendez-vous le 17 janvier prochain dans toutes les bonnes librairies pour la sortie de cet album.

«J’y vais mais j’ai peur. Journal d’une navigatrice», éditions Delcourt/Encrages, 216 pages, 24,95 €

Rebis

On change de registre. On quitte les océans et on change d’époque avec «Rubis». Réalisé Irene Marchesni et Carlotta Dicataldo, Italiennes (décidément les auteurs et les autrices venant d’Italie ont le vent en poupe!), cet album raconte l’histoire de Martino, un petit garçon atteint d’albinisme en plein Moyen Âge. Rejeté par tout le monde, il rencontre dans la forêt Viviana, une «sorcière». Le jeune garçon va se retrouver dans une sororité de femmes mises au ban de la société. Un scénario prenant, touchant et intemporel qui évoque des thèmes comme la sororité, les sorcières, les croyances ou encore l’exclusion et l’intolérance. C’est sorti ce 12 janvier et ça mérite le coup d’œil.

«Rebis», éditions Le Lombard, 192 pages, 23,5 €

Bobigny 1972

On clôture cette sélection, la dernière de l’histoire de Metro, par un récit, et plus particulièrement un procès, historique. Doctorante en Histoire contemporaine et politique et scénariste de BD, Marie Bardiaux a choisi de raconter l’histoire Marie-Claire Chevalier. En 1972, cette Française est tombée enceinte à la suite d’un viol. Elle décide d’avorter, mais elle est dénoncée par son propre agresseur pour avortement clandestin. «Bobigny 1972» suit le combat de Maître Gisèle Halimi dans le procès de Marie-Claire Chevalier mais aussi de sa mère et des femmes qui l’ont aidé à avorter. Un procès historique qui a permis de déboucher sur la loi Veil, promulguée en 1975 et qui encadre la dépénalisation de l’avortement en France. Un récit aussi instructif que poignant, magnifiquement dessiné par Carole Maurel à qui l’on devait déjà l’excellent «Nellie Bly», qui racontait l’histoire de la pionnière du journaliste d’investigation.

«Bobigny 1972», éditions Glénat, 192 pages, 25 €