Café Joyeux, un restaurant qui donne le sourire à tout le monde!

À la recherche d’un endroit solidaire, inclusif et où il fait bon vivre? On a trouvé ce qu’il vous faut. Pour cela, direction le premier Café Joyeux de Belgique.

par
Thomas Wallemacq
Temps de lecture 5 min.

Depuis quelques semaines, un restaurant suscite la curiosité à Bruxelles, dans la commune de Woluwé-Saint-Lambert. Son nom? Le Café Joyeux. Et avec sa grande porte jaune, vous ne pouvez pas le manquer! Il s’agit de la première ouverture belge, d’une longue série on l’espère, de ce projet solidaire lancé en France en 2017 par Yann Bucaille Lanrezac. La caractéristique de cette enseigne est d’engager et de former des personnes avec un handicap mental ou cognitif.

«On est fous mais ça marche!»

Âgé d’à peine 24 ans, Nathan Vialle est le manager du premier Café Joyeux bruxellois. Il a une équipe de 16 personnes sous sa responsabilité dont 11 équipiers joyeux. Ce Français originaire de Bordeaux a fait ses études dans l’hôtellerie et était depuis toujours animé par l’envie de se lancer dans un projet solidaire. Depuis son plus jeune âge, Nathan a toujours été sensible et sensibilisé au handicap. «Le handicap, c’est quelque chose qui me touche énormément. Mon papa est en situation de handicap. Ma mère est éducatrice spécialisée pour les enfants polyhandicapés. C’est un monde que je connais depuis toujours. Quand j’étais petit ma maman m’emmenait avec elle au travail. En tant qu’enfant, je ne me rendais pas compte de la différence. C’est quelque chose que j’ai intégré», nous raconte Nathan.

De passage à Bruxelles pour son stage de fin d’étude, il est tombé amoureux de la ville. Et quand il a postulé pour devenir responsable du premier Café Joyeux belge, tout s’est passé comme une évidence. Quelques semaines après son ouverture, le Café Joyeux de Woluwé ne désemplit pas. Et il semble avoir réconcilié le jeune manager avec le monde du travail: «Si on rate un projet inclusif, alors on donne raison à ceux qui trouvent qu’on est fous pour le faire. Alors oui, on est fous mais ça marche.Il n’y a pas un seul jour où je ne suis pas heureux de venir au travail, ce qui n’a pas de prix».

Des équipiers joyeux à votre service

En tant que manager de cette joyeuse équipe, Nathan veille à ce que le Café Joyeux de Bruxelles tourne comme n’importe quel autre restaurant. Mais il doit aussi prendre en compte l’accompagnement, l’encadrement et le côté éducateur envers les équipiers. «Ils ont besoin de ce côté professionnalisant. Je leur parle comme à des professionnels, mais toujours avec beaucoup de douceur et la compréhension de leur fragilité. Ils donnent toujours le maximum d’eux-mêmes. Ce ne sont pas des personnes qui vont être dans l’économie d’énergie. Ils sont tellement impliqués et concentrés tout le temps qu’ils évoluent super vite. Entre l’entretien et aujourd’hui, leurs progrès sont hallucinants», explique-t-il.

Un exemple

Pour mener ce projet à bien, Nathan a pu compter sur l’expérience de l’enseigne française, qui compte déjà 11 ouvertures de restaurants à son actif, mais aussi sur l’équipe de bénévoles belges. Même si en Belgique, Café Joyeux est une ASBL, le but est quand même de créer de la valeur. «On ne veut pas uniquement montrer que nos employés joyeux sont capables de faire quelque chose. On veut montrer qu’ils sont capables de créer de la valeur pour justement aller au bout de notre message». L’objectif de Nathan est de montrer que le projet peut devenir rentable.: «Si on arrive à ne plus dépendre des dons pour pouvoir survivre, sous quel prétexte d’autres restaurateurs ne pourraient pas engager des personnes en situation de handicap», lance-t-il.

Alors oui, le défi est un peu fou. Surtout quand on sait qu’il y a une quarantaine de places assises pour 16 employés. Il l’est d’autant plus que Café Joyeux ne veut faire aucune concession sur la qualité des plats servis et l’enseigne ne veut volontairement pas pratiquer des prix plus élevés qu’ailleurs. Heureusement, ce premier restaurant bruxellois peut compter sur des salles de réunion à l’étage qui peuvent être louées pour des séminaires et ainsi ouvrir les perspectives de développement.

Et Nathan Vialle ne compte pas s’arrêter là. Pour lui la plus grande fierté et le but ultime, ce serait qu’un convive entre dans le Café Joyeux, sans savoir où il est, qu’il se fasse servir par des personnes en situation de handicap invisible et qu’il reparte sans avoir même idée qu’il était dans un café inclusif.

Un message pour le Roi

Et si les équipiers joyeux ont déjà accueilli des milliers de convives ces dernières semaines, il y en a un qui leur ferait particulièrement plaisir: le roi Philippe. «Récemment, Patrick, un équipier joyeux, m’a dit que je devais envoyer un SMS au roi pour lui dire de venir. Je veux qu’il vienne, ce serait énorme», nous confie Nathan Vialle, le manager du premier Café Joyeux belge. Le message est lancé: sa Majesté, vous savez ce qu’il vous reste à faire!

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