Le métro sans conducteur, c’est (presque) pour demain à Bruxelles

Le projet de métro automatique à Bruxelles est en bonne voie. Les défis à relever sont encore nombreux mais son arrivée se précise enfin!

par
Thomas Wallemacq
Temps de lecture 4 min.

En matière de métro automatique, Bruxelles est à la traîne par rapport à certaines capitales et grandes villes européennes. Les avantages sont nombreux mais le défi à relever est immense. Dès la rentrée 2011, la RTBF annonçait dans un article «Bientôt des métros sans conducteur sur le réseau de la Stib». Quatre ans plus tard, en 2015, le «bientôt» de la RTBF devenait «dans 10 ans». L’année 2025 approche à grands pas. Le métro automatique sera-t-il une réalité d’ici là? Non. Par contre, c’est l’année où des premiers tests seront menés.

Des défis à relever

Début 2022, nous faisions déjà le point sur le projet en développant les défis à relever pour que le métro automatisé devienne une réalité à Bruxelles. Tout d’abord, il faut que la Stib soit équipée de rames spécifiques, adaptées et compatibles avec cette technologie. C’est le cas du modèle M7 qui circule depuis juillet 2021. Ensuite, il faut que les quais des stations de métro bruxelloises concernées soient équipés de portes palières qui s’ouvriront et se fermeront automatiquement pour laisser entrer et sortirles passagers. Enfin, en plus du budget à débloquer (il s’agit de plusieurs centaines de millions d’euros), la signalisation de tout le réseau doit être modernisée avec le systèmeCBTC. Bref, il y avait encore du pain sur la planche!

Premiers tests

La bonne nouvelle, c’est que depuis un an et demi, les choses ont déjà bien avancé. La modernisation du réseau se poursuit et les nouvelles rames M7 continuent d’arriver. Début juin, à l’occasion du sommet de l’Association internationale des transports en commun (UITP) à Barcelone, la Stib a annoncé que des travaux commenceront durant l’été 2025 dans les trois dernières stations de la ligne 5 (Ceria, Eddy Merckx et Erasme) qui serviront de test au projet. Elles seront notamment équipées de ces fameuses «portes palières». Opérés de nuit, les travaux devraient prendre environ deux mois par station. Une fois que ce sera fait, les premiers tests devraient durer environ un an et se terminer mi-2026. Ils seront réalisés avec un conducteur aux commandes. C’est seulement à la fin de ces tests que le métro roulera de manière automatique sur ce petittronçon de la ligne 5. Concrètement, le conducteur descendra de son poste de conduite à la station Ceria.Le métro poursuivra sa route de manière automatique jusqu’à Erasme. Il reviendra ensuite à Ceria où un conducteur montera à bord et reprendra le contrôle pour le reste du trajet.

C’est pour quand?

Vous l’aurez compris, si le projet est désormais en bonne voie, la route est encore longue pour que toutes les stations de la ligne 5 soient un jour desservies par un métro sans conducteur. D’ailleurs, même si les tests seront effectués sur cette ligne, c’est bel et bien la future ligne 3 qui devrait être la première ligne du métro bruxellois à être complètement automatisée. Or, entre le chantier imprévuau niveau du Palais du Midiet les retards et surcoûts sur le tronçon entre la place Albert et la Gare du Nord, la ligne 3 est encore loin d’être terminée. «Il faudra attendre que la partie Bordet-Nord soit prête pour retirer le conducteur sur toute la ligne», précisait il y a quelques semaines à nos confrères de Sudinfo Marleen Elemans, directrice du programme de modernisation du métro à la Stib. À moins que le gouvernement bruxellois change d’avis, ce sera ensuiteseulement au tour de la ligne 1 et de la ligne 5 d’être automatisées. Quant aux autres lignes, leur automatisation n’est pas encore prévue et elles continueront d’être desservies par des métros classiques avec conducteur.

QUELS AVANTAGES ?

Un métro automatique compte de nombreux avantages. Tout d’abord, le procédé offre plus de flexibilité. «Pour le métro traditionnel, vous devez lier chaque métro à un conducteur. Ça prend du temps! Mais avec le métro automatique, si vous voulez détourner un métro parce que vous avez une panne ou un besoin urgent sur le réseau, il suffit maintenant d’un simple clic de souris», expliquait en 2015 le directeur des transports de Milan où le métro est automatique depuis de nombreuses années. Le système est également plus fiable. Le risque de griller un feu rouge (ce qui peut entraîner des retards) est nettement plus réduit. Le métro automatique est également plus sûr. En effet, tous les quais seront équipés de portes vitrées, ce qui évitera des accidents, des suicides mais aussi que des personnes puissent accéder aux voies. Résultat: moins de retards. Le temps d’attente sera également plus court (moins d’une minute 30 entre deux métros), ce qui permet des fréquences plus élevées et donc plus de places et de confort pour les passagers. Enfin, la Stib souligne qu’un métro automatique utilise moins d’électricité et que la consommation est donc moins élevée. Bref que des bonnes choses!

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