Un réchauffement de 1,5º d’ici 2030: voici les conclusions alarmantes du dernier rapport du Giec

La synthèse de neuf années de travaux du Giec sur le climat sonne lundi comme un rappel brutal de la nécessité pour l’humanité d’enfin agir radicalement au cours de cette décennie cruciale pour s’assurer «un futur vivable».

par
Belga, AFP
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Cette synthèse, qui succède à celle de 2014 et n’aura pas d’équivalent dans la décennie en cours, est «un guide de survie pour l’humanité», a souligné le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Comment évoluent les émissions?

Contenir le réchauffement mondial à 1,5ºC au-dessus des niveaux pré-industriels nécessitera une baisse immédiate des émissions et une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 43% et de celles de CO2 de 48% d’ici 2030 par rapport à leurs niveaux de 2019, estime le Giec dans son rapport de synthèse sur l’état des connaissances scientifiques sur les changements climatiques publié lundi.

Or, aux dernières nouvelles, les émissions mondiales continuent à légèrement augmenter ou, au mieux, commencent à plafonner.

L’objectif d’1,5ºC exige également d’atteindre zéro émissions nettes de gaz à effet de serre pour la moitié du siècle (2050). Pour 2035, les émissions de gaz à effet de serre devraient reculer de 60% et celles de CO2 de 65%.

«Il existe une fenêtre d’opportunité, qui se referme rapidement, pour assurer un futur viable et durable pour tous», avertissent les scientifiques dans leur «résumé pour les décideurs», adopté au terme de plusieurs jours d’intenses discussions à Interlaken, en Suisse.

Où en est vraiment le réchauffement?

Les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) constatent que le réchauffement mondial est déjà d’1,2ºC par rapport aux niveaux préindustriels. Et il atteindra 1,5ºC par rapport dès les années 2030-2035. Cette projection est valable dans presque tous les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre de l’humanité à court terme, compte tenu de leur accumulation depuis un siècle et demi, avertit le Giec.

L’accord de Paris sur le climat ambitionne de limiter le réchauffement mondial «bien en deçà de 2ºC» et si possible à 1,5ºC sachant que chaque dixième de degré supplémentaire augmente la fréquence et la force des événements météorologiques extrêmes (inondations, sécheresse, ouragans…).

Le Giec rappelle qu’entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes «hautement vulnérables au changement climatique» et que les populations du sud, pourtant les moins responsables du réchauffement mondial, sont celles qui en souffrent le plus.

Dans son rapport de synthèse, le Giec réaffirme qu’il est «sans équivoque» que l’activité humaine a conduit à un réchauffement de l’atmosphère, des océans et des terres.

L’action est insuffisante

Les lois adoptées et politiques menées jusqu’ici restent insuffisantes. Et pourtant, de nombreuses options «faisables et efficaces» sont déjà disponibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et permettre à l’être humain de s’adapter aux changements climatiques, souligne-t-on.

Enfin, en matière de finance, notamment, les flux financiers publics et privés en faveur des énergies fossiles restent plus importants que ceux consacrés à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation aux conséquences de celui-ci, constate-t-on.

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