Y’a-t-il vraiment du pétrole dans les chewing-gums?
Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il y avait dans les chewing-gums que vous mâchez et pourquoi il pouvait ainsi rester de longues dizaines de minutes dans votre bouche sans se décomposer? La réponse pourrait vous surprendre!
Chaque année, plus de 350 milliards de chewing-gums sont vendus dans le monde. Mais malgré ce succès planétaire, combien de personnes savent ce qu’il y a réellement dans leur chewing-gum?
Du plastique dans les ingrédients
On a fait le test avec un paquet de Bubblicious (vous savez les gros chewing-gums roses qui permettent de faire des mégas bulles!). On y retrouve les crasses malheureusement trop habituelles de nos jours dans les aliments: du sucre, du sirop de glucose, plein de mots en «ant» (acidifiant, émulsifiant, humectant, colorant et antioxydant) ou encore de l’huile de palmiste (c’est l’huile qui est extraite des graines du fruit du palmier à l’huile). Et puis, comme dans quasi tous les chewing-gums vendus sur le marché, il y a cet ingrédient appelé «gomme base». Et vous savez ce qui se cache derrière ce joli nom? Eh bien, du plastique! En effet, c’est la gomme synthétique fabriquée à partir de pétrole.
Dans le cadre d’une récente enquête menée par le Parisien, le scientifique français Étienne Grau a analysé dans son laboratoire un chewing-gum Hollywood qui a été mâché pendant plusieurs minutes. Le résultat fait un peu froid dans le dos. «On a sans doute affaire à un polymère issu d’acétate de vinyle. C’est la même matière qui est utilisée pour les sticks de colle UHU, un plastique dérivé du pétrole», annonce le scientifique.
Un impact écologique
Cette composition a aussi un impact sur l’environnement. Selon le documentaire «Dark Side of the Chew» sorti en 2015, le chewing-gum est le deuxième déchet le plus produit et jeté, après les mégots de cigarettes. Une fois qu’il n’a plus de goût, de nombreuses personnes le jettent par terre ou par la fenêtre de leur véhicule. Non seulement, il pollue mais en plus il coûte une fortune aux villes et aux collectivités, et son nettoyage nécessite un nombre élevé de litres d’eau. «Un chewing-gum met trois à dix ans à se dégrader en microparticules et il n’est pas biodégradable. Plus de 100.000 tonnes de plastique dans les océans sont liées au chewing-gum où il peut rester jusqu’à 25 ans», expliquait l’an dernier Sandrine Poilpré, de l’entreprise Keenat, dans les colonnes de Libération.
Des chewing-gums sans plastique
Que ce soit pour l’environnement ou pour votre santé, mieux vaut donc y réfléchir à deux fois avant d’acheter un paquet de chewing-gums! Il y a néanmoins une petite lueur d’espoir. Certaines entreprises se lancent dans le chewing-gum sans plastique!
On connaissait déjà les chewing-gums sans sucre, voici désormais les chewing-gums sans plastique. La marque danoise True Gum en a fait sa spécialité avec des gommes naturelles 100% sans plastique, végétales, sans sucre et à base d’ingrédients naturels. Le Chicle (la sève du sapotillier d’Amérique latine) constitue la base decette gomme. «Cette masse liquide est récoltée de manière extrêmement durable: mise en bouteille selon un procédé artisanal centenaire, sans abattage d’arbres», annonce True Gum. «Aucun édulcorant artificiel, colorant ou produit chimique indésirable n’est ajouté. Outre des arômes 100% naturels, seuls des ingrédients et des édulcorants d’origine végétale (stévia et xylitol) sont utilisés dans le processus de production», poursuit la marque. Depuis le début de l’année, ces chewing-gums danois sans plastique sont disponibles dans les magasins Colruyt. Il existe trois saveurs: menthe, framboise et vanille, et citron. Comptez 1,79 € pour un paquet de 12 pièces. Nous les avons testés. Si les saveurs et le concept sont sympathiques, force est de constater que le goût disparaît rapidement et que la texture a tendance à coller dans la bouche (et sur les doigts au moment de le mettre à la poubelle). C’est sans doute le prix à payer pour ne pas avoir un chewing-gum bourré de produi ts chimiques!
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