Dans les coulisses du showcase très privé d’Arctic Monkeys à Bruxelles: «C’était un rêve éveillé»
Ce lundi, quelque 400 chanceux ont pu assister au showcase exclusif d’Artic Monkeys dans les studios de la VRT. Organisé par Studio Brussel et 3FM, le concert a rattrapé la prestation du groupe au Pukkelpop, qui avait déçu plus d’un fan, en août dernier. Metro était sur place pour vivre l’événement, à quelques jours de la sortie de «The Car».
La VRT accueillait hier le showcase exclusif de Arctic Monkeys, organisé par Studio Brussel, en collaboration avec la radio néerlandaise 3FM. Et dès 18h00, les fans faisaient la file pour être sûrs d’avoir une place de choix, au plus près d’Alex Turner. Dans la queue, on croise des personnes issues de toute l’Europe dont Davide, qui gère la fanbase italienne et a donc été invité à l’événement. Pour lui, qui a commencé à suivre le groupe en 2006, pas question de louper cette occasion de voir le groupe d’aussi près, dans un cadre aussi intimiste. Sur les coups de 19h00, les portes de la VRT s’ouvrent et nous permettent d’accéder au lobby où l’on peut s’abreuver, manger une frite… ou camper devant la porte donnant accès à la scène, qui s’ouvrira à 20h30, avec un début de concert prévu à 21h00. Au moment de l’ouverture de cette porte de garage, les fans se ruent vers la salle de concert qui va bientôt accueillir leurs idoles.
Des débuts en fanfare
Ca y est, il est 21h00 et le groupe arrive à l’heure pour livrer son concert. À l’origine, il était prévu que le concert dure entre 45 et 60 minutes, les organisateurs étant sans doute soumis à l’envie de jouer de Sir Alex. Le leader britannique et ses comparses joueront durant 1h15, dépassant les attentes de tous les spectateurs. C’est avec «There’d Better Be a Mirrorball», single issu de leur nouvel album, que le groupe s’introduit au public. Une ouverture plutôt attendue laissant présager une flopée de titres de «The Car», qui sortira le 21 octobre, dans dix jours. Il n’en sera rien, puisque le band ne jouera que trois titres de ce disque. Un petit soulagement pour nous, qui ne voulions pas nous retrouver face à une simple présentation d’album, mais bien face à un concert complet, avec tantôt des nouveaux morceaux, tantôt les morceaux qui nous font vibrer depuis une dizaine d’années.
Un Alex Turner en grande forme
Fidèle à lui-même, Alex Turner délivre une prestation cinq étoiles et ne fera pas de ce concert une formalité à expédier. Le public découvre avec surprise «Fireside» en second morceau, avant de vibrer durant «Four Out of Five» et de découvrir «Big Ideas», qui n’avait jamais été joué auparavant. «Nous pourrions avec une vraie conversation dans ce scénario. Ne l’ayons pas», souffle Alex Turner, comme pour garder le caractère sacré de ce concert, où l’échange est exclusivement musical. Car il était strictement interdit de sortir son smartphone pour immortaliser cette performance. Ce moment suspendu dans le temps restera à jamais entre Arctic Monkeys et les quelque 400 personnes qui ont pu assister au show. Entouré de fans, nous constatons rapidement l’émotion des uns et des autres de se retrouver aussi proches d’un groupe qu’ils idolâtrent. Car la fanbase du groupe est sans doute l’une des plus solides du paysage rock actuel. Les personnes présentes autour de nous déplaceraient des montagnes, paieraient des fortunes, iraient au bout du monde pour passer ce moment unique avec Alex Turner. On se sent naturellement chanceux d’être là.
Et ce n’est pas l’enchaînement de «Do I Wanna Know», «Snap Out of It», «Tranquility Base Hotel + Casino» et «Crying Lighting» qui va nous faire dire le contraire. S’en suit le nouveau «Body Paint», qui ne nous avait que peu convaincu à sa découverte. Ce sera le moment le plus intense de tout le concert. Après avoir écouté Alex dans un silence presque religieux, le public découvre un solo d’anthologie de la part du groupe dans son intégralité. Une sacrée claque. Le groupe en a encore sous la pédale, même s’il se détache toujours un peu plus de ce qu’il proposait à ses débuts.
Le rythme ralentit une dernière fois avec «One Point Perspective» et «That’s Where You’re Wrong», avant le rush final. Les Britanniques enchaînent «I Bet You Look Good on the Dancefloor», «R U Mine?» et «505», devant un public qui connaît chacune des lignes chantées par Alex Turner. Celui-ci s’en ira avec un simple coucou, laissant ses musiciens finir «505» et eux-mêmes quitter les lieux.
«Un rêve éveillé»
Le groupe à peine sorti, notre voisin nous glisse que «c’était un rêve éveillé». Effectivement, voir un groupe qui remplit des stades et qui se produit chaque année dans les plus grands festivals d’aussi près, c’est quelque chose. Se sentir en communion avec des personnes qui en rencontrent tellement, c’est quelque chose. Chanter en cœur avec des fans qui, de par leur passion dévorante, suivent le groupe à travers le monde et assistent inlassablement à leurs concerts, c’est quelque chose. Et comme un symbole du caractère unique et impossible à revivre de cette soirée, il nous sera impossible de repartir avec une setlist de ce show, le crew n’en distribuant pas. Comme souvenir de cette soirée, il ne restera que des images dans notre tête. C’est déjà quelque chose qui restera gravé à jamais.