Isha sera à l’affiche du Festival Expressions Urbaines ce 26 septembre: «J’ai vraiment un gros attachement pour Bruxelles»

Depuis quelques années, Isha s’est créé un nom dans le monde du rap bruxellois. Au point qu’aujourd’hui, il a créé son studio d’enregistrement dans la capitale. Dimanche, le rappeur sera sur la scène du Festival Expressions Urbaines, dans un quartier qui lui tient à cœur.

par
Clément Dormal
Temps de lecture 4 min.

Cette année, vous êtes une des têtes d’affiche du Festival Expressions Urbaines. Quel est votre sentiment par rapport à cela?

«Cela fait évidemment très plaisir. Il y a quelques années, on y jouait déjà. Avant ça, on regardait ce qui s’y passait, mais on n’était pas tête d’affiche. Donc ça fait très plaisir de revenir en faisant partie des plus gros sets. Surtout que j’ai habité dans ce coin-là, c’est un quartier que j’ai fréquenté. Cela fait donc d’autant plus plaisir.»

Après des mois sans concert à cause de la Covid-19, j’imagine que vous allez encore plus en profiter.

«Oui, exactement. Autant le public que les artistes, je pense qu’on est là pour vraiment profiter. On est tous très contents de se retrouver.»

Vous avez mentionné le quartier que vous connaissez bien. Quel est votre attachement à la ville de Bruxelles?

«C’est une ville qui m’a vu grandir et évoluer. Je pense d’ailleurs que j’ai grandi en même temps qu’elle, par rapport à la musique notamment. On a vraiment été des acteurs de ce qu’il se passe aujourd’hui à Bruxelles car il y a 15-20 ans, il n’y avait pas grand-chose. Alors que maintenant ça bouge beaucoup. On faisait partie des rares gens qui allaient dans les battles, dans les soirées hip-hop… Donc j’ai vraiment un gros attachement pour Bruxelles.»

De plus en plus d’artistes et de rappeurs bruxellois arrivent à percer depuis quelques années. Comment expliquez-vous ce succès?

«Je crois qu’il fallait qu’une personne ouvre les portes et le reste était prêt à suivre. On a eu la chance d’avoir des gens comme Stromae qui ont placé Bruxelles sur la carte il y a quelques années. La suite logique, c’était que tout le monde s’y intéresse par après.»

L’année dernière, vous avez lancé un crowdfunding pour la création d’un nouveau studio d’enregistrement. Vous avez récolté 17.500 €. Vous vous attendiez à un tel succès?

«Non, je ne m’y attendais pas. Au début, on avait fixé la limite à 10.000€. Mais on a atteint cette somme en 36 heures. Les gens de la plateforme m’ont alors conseillé de doubler le montant. Après un mois, je me suis dit que c’était bon. Mais je ne m’y attendais pas du tout.»

Le studio tourne bien aujourd’hui?

«Le studio a ouvert depuis un mois et demi mais ça tourne hyper bien, les clients sont contents. On voit qu’on répond à une vraie demande. On a beaucoup de gens qui sont contents d’avoir quelqu’un pour les aider et les conseiller. Et moi, ça m’inspire à fond d’être tous les jours là-dedans avec d’autres artistes. Et cela nous permet aussi de détecter de nouveaux talents. C’est une bonne chose d’avoir une vue d’ensemble sur les jeunes artistes.»

Le studio vous inspire aussi pour créer de nouveaux morceaux?

«Oui, je n’ai jamais été aussi productif. Cela a vraiment une bonne influence pour moi.»

Dans votre crowdfunding, vous parliez de créer des synergies avec les acteurs du quartier Saint-Géry.

«On aimerait créer des petits événements, comme des petits concerts dans les bars d’à côté par exemple. Quand il y a des festivités dans la ville, on aimerait aussi organiser des événements en parallèle. Je suis en train de discuter avec certains organisateurs et propriétaires de bars pour mettre des choses en place.»

Outre votre album et votre studio, quels sont vos projets pour le futur?

«Pourquoi pas ouvrir un autre studio? Je pense qu’on pourrait en avoir deux facilement dans le centre de Bruxelles. On n’est pas ouverts depuis longtemps mais j’ai déjà dû, à un moment, couper le téléphone tellement on était débordés. Donc ce serait bien d’en ouvrir un deuxième.»

Et pourquoi pas en ouvrir un à l’étranger?

«Oui, celui-ci est un peu un test de ce que ça demande en termes d’énergie et de vibe. S’il s’avère que tout le monde est convaincu comme pour l’instant, pourquoi pas en créer d’autres à Paris ou ailleurs? C’est vraiment l’objectif.»