Des chercheurs ont mené une grande étude sur le «ghosting» et les «ghosteurs»

Alors que d’autres études avaient exploré les conséquences sur la santé mentale des victimes de ghosting, une nouvelle étude de l’Université de Vienne explore cette fois-ci la santé mentale du ghosteur.

On faiblit
par
ETX
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Le ghosting, c’est quoi?

Couper court à une communication de manière brutale avec un ami, ou une conquête est devenu monnaie courante dans notre société. Cela s’appelle donc le ghosting, c’est-à-dire «faire le fantôme» en français. Alors que d’autres études avaient exploré les conséquences sur la santé mentale des victimes de ghosting, une nouvelle étude de l’Université de Vienne explore cette fois-ci la santé mentale du ghosteur. Les résultats parus dans la revue Telematics & Informatics montrent que le ghosting n’a pas les mêmes conséquences dans les relations amicales et amoureuses.

Dans la tête des ghosteurs

Les chercheurs ont mené deux séries d’enquête, à quatre mois d’intervalle, auprès de jeunes adultes âgés de 16 à 21 ans. Lors de la première période, 978 personnes ont été sollicitées, tandis que 415 l’ont été à la seconde.Les sondés ont été interrogés sur la fréquence à laquelle ils avaient ghosté des amis ou des conquêtes, mais sans utiliser le terme de «ghosting». Au lieu de cela, les chercheurs ont fait référence à des comportements similaires, comme couper le contact en ligne sans dire pourquoi. Dans un communiqué de presse, Michaela Forrai, chercheuse auteur principale de l’étude explique: «Le fait que le terme ’ghosting’ soit souvent compris de différentes manières a été un point de départ majeur pour ce projet: dans notre étude, nous ne le considérons pas seulement comme un ghost lorsque le contact est définitivement coupé, mais aussi lorsque la communication d’un côté s’arrête pendant une période de temps étonnamment longue – ce qui est crucial, c’est que cela se produise sans explication».

Cette étude nous apprend que les causes et effets psychologiques du ghosting varient entre les amitiés et les relations amoureuses. Par exemple, une communication trop importante entraîne le ghosting d’une relation amoureuse mais pas d’une relation amicale. Les auteurs de l’étude expliquent ceci par le fait que l’interaction dans les relations amoureuses demande plus d’exigence et de temps que les amitiés. En ghostant son partenaire, le ghosteur évite de se sentir dépassé.

Le ghosting est devenu une normalité dans nos interactions

L’étude donne également un aperçu des conséquences possibles du ghosting sur le bien-être des ghosteurs au fil du temps. Toutefois, les chercheurs ont constaté qu’il n’y avait pas de relation entre l’estime de soi et la décision de ghoster l’autre Ce résultat soutient le ghosting s’est socialement ancré comme une normalité dans nos interactions. Néanmoins, cette pratique peut aussi avoir des conséquences négatives pour les ghosteurs: les répondants qui ont déclaré qu’ils ghostaient leurs amis ont aussi montré une augmentation des sentiments dépressifs sur la deuxième période d’étude.

En 2018, une étude publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships avait révélé que sur plus de 1.300 personnes interrogées, 20% avaient déjà été ghostées et 25% avaient ghosté quelqu’un.

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