Ces projets de milliardaires qui font du mal à notre planète

A notre échelle, nous essayons tous ou presque de faire un effort pour prendre soin de notre planète. Oui mais voilà, nous sommes tous bien conscients que cela ne suffit pas et que cela ne se joue pas qu’à notre niveau. Parfois complètement déconnectés de notre réalité, certains ultra-riches se permettent des folies dévastatrices pour la Terre.

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par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Chaque être humain sans exception émet du carbone. Toutefois, les sources de ces émissions augmentent en fonction de nos revenus. Un rapport d’Oxfam sorti en 2023 rappelle un chiffe simple: 125 milliardaires tels que Stefan Quandt (actionnaire principal de BMW), Lakshmi Mittal (Président d’Arcelor Mittal) ou Vagit Alekperov (PDG de Lukoil) émettent 393 millions de tonnes de CO2 par an, soit autant que les émissions territoriales françaises.

Il est donc difficile de se dire que nous devons faire attention à nettoyer nos conserves avant de les jeter pour qu’elles soient mieux nettoyées, quand certains ultra-riches prennent des jets privés pour faire des sauts de puce. Pourtant, nos dirigeants ne semblent pas prendre des décisions ayant pour but de responsabiliser les riches et les grandes entreprises, qui émettent toujours plus d’émissions. Tour d’horizon des projets de certains milliardaires qui semblent totalement déconnectés de notre lutte contre le changement climatique.

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La course à l’espace de Musk et Bezos

Il est évident que l’exploration spatiale à visée scientifique est essentielle et peut nous permettre de faire de grandes avancées techniques. Toutefois, cela se fait parfois au détriment de notre planète. C’est particulièrement problématique lorsqu’on parle du tourisme de l’espace, qui semble beaucoup intéresser des milliardaires tels qu’Elon Musk et Jeff Bezos. Rendez-vous compte: emmener un homme dans l’espace équivaut à la pollution que 400 personnes peuvent émettre en un an. Quand les propriétaires de Space X et d’Amazon vont dans l’espace simplement pour se divertir ou dans un but commercial, ça la fout mal. Surtout quand tout cela dure dix petites minutes.

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La démesure de Total

Dans ce cas-là, on ne parle pas de milliardaires qui font joujou avec leur argent, mais bien d’une multinationale qui pille littéralement la planète de ses ressources les plus précieuses. Le 11 avril dernier, le groupe français a signé trois accords avec les gouvernements ougandais et tanzanien pour un chantier évalué à dix milliards de dollars. Ce sont quelque 400 puits de pétrole qui vont être forés avec un objectif: extraire 230.000 barils bruts par jour dès 2025. Ce n’est pas tout, puisque la compagnie veut construire un oléoduc géant qui traversera les deux pays sur 1.445 kilomètres. Celui-ci sera chauffé à 50ºC car le pétrole extrait est visqueux. Et tout le greenwashing du monde ne camouflera pas le fait que les dirigeants de Total n’ont pas la moindre ambition de protéger notre planète.

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Un paquebot de la honte

Certains veulent faire toujours plus haut, toujours plus grand… et toujours plus polluant. La famille Pritzker, dont la fortune est estimée à 29 milliards de dollars, a décidé d’investir dans un paquebot de luxe qui donne le tournis. Celui-ci a coûté plus d’un milliard de dollars et peut accueillir 10.000 personnes. Il dispose notamment de sept piscines, d’un mini-golf, d’une patinoire, ainsi que d’une quinzaine de bars et de restaurants. Et ce monstre des mers appelé «Icon of the Seas», aura l’empreinte environnementale par passager «la plus lourde au monde», selon François Gemenne, expert pour le Giec. En effet, le bateau consommera pas moins de 175.000 litres de carburant par jour, dès sa mise en circulation en 2024.

Face à ces projets aux conséquences désastreuses pour notre planète, Oxfam plaide pour que nos dirigeants obligent les entreprises à comptabiliser leurs émissions de gaz à effet de serre. Celles-ci devraient également décrire comment elles comptent les réduire rapidement. Par ailleurs, l’ONG souhaite que la rémunération des PDG, ainsi que les dividendes versées aux actionnaires soient conditionnés à la réalisation d’objectifs de réduction des émissions. Toucher au portefeuille des riches, c’est peut-être le meilleur moyen d’obtenir d’eux qu’ils remettent en question leur façon de traiter la planète…