Faut-il vraiment manger pimenté pour se réchauffer ?

Tandis que le froid s'installe en Belgique, on est tenté de trouver un peu de chaleur au moment des repas. On indique souvent les plats pimentés comme un bon moyen d'augmenter la température de notre organisme. Vrai ou faux ?

par
ETX
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Avec l'épisode de froid qui fait grelotter toute la Belgique, combien d'entre vous ont prévu une raclette, sinon une tartiflette ou une fondue ? Des plats bien réconfortants quand on brave les températures négatives, mais qui n'ont malheureusement pas la vertu de réchauffer notre organisme. Les diététiciens ont coutume de recommander de faire davantage le plein en thé vert, en soupe de légumes, en poisson gras comme le saumon ou encore en fruits secs... Et pour une bonne raison : emmagasiner vitamines, oméga 3 et acides gras essentiels. Seulement voilà, il faut reconnaître que l'on ne sent pas vraiment la sensation de froid nous quitter quand on suit tous ces conseils (à l'exception de la soupe c'est vrai...).

Ça pique, ça chauffe !

Pourtant, il existerait bel et bien un autre aliment qui aurait la capacité de nous réchauffer sans même que nous ayons besoin de nous coller au radiateur : le piment. Ca pique la langue, ça chauffe le palais... La température monte d'un coup dans la bouche. Peut-on en dire autant du reste de l'organisme lorsque l'on mange un vindaloo indien, un plat traditionnel à base de piments rouge, de vinaigre, d'ail et de gingembre ?

La question a été posée à la science il y a fort longtemps. Et les chercheurs auraient tranché : il faudrait en effet manger des piments forts pour booster la chaleur de notre corps. La société américaine de biochimie et de biologie moléculaire a publié une étude en 2008 décryptant un phénomène essentiel à comprendre pour saisir le mécanisme. On parle de thermogenèse. Il s'agit d'un processus naturel dont le but est de fournir de la chaleur dans tout le corps. Tout au long de la journée, la machine se met en marche que ce soit lors de la digestion, lors de l'ingestion de protéines ou lorsque les cellules absorbent du glucose. Ce mécanisme permet de maintenir une température interne plus élevée que celle de l'environnement. Tout s'accélère quand on mange pimenté. Pourquoi ? La raison se trouve dans une molécule que contiennent les piments : la capsaïcine. Celle-ci a la capacité de stimuler un récepteur se situant dans les neurones sensoriels dont le résultat final est une augmentation de la transpiration et de la chaleur.

Pas sans conséquences

En cette période de grand froid, ce n'est pas pour autant nécessaire de s'empiffrer de curry rouges thaïlandais et de rendang indonésien. Sans donner de proportions exactes, cette étude précise bien qu'il a fallu une "quantité relativement élevée" de capsaïcine pour produire un tel phénomène. Et manger pimenté n'est pas sans conséquence pour le reste de l'organisme. La consommation de plats épicés augmente la sécrétion de sucs gastriques, ce qui entraîne une irritation de la paroi de l'estomac. Stimulant le système nerveux de la bouche jusqu'à l'anus, on peut aussi avoir des difficultés à aller aux toilettes lorsqu'on n'est pas habitué à manger épicé...

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